1. Où se trouve Ratanakiri ?
Ratanakiri est une province reculée du nord-est du Cambodge, nichée aux confins du pays, là où se rencontrent les frontières du Vietnam et du Laos. Encore peu fréquentée par le tourisme de masse, elle séduit les voyageurs en quête d’aventure, de nature brute et de rencontres authentiques.
Son centre névralgique, Banlung, est une petite ville tranquille installée sur un plateau à environ 600 mètres d’altitude. C’est le point de départ idéal pour explorer les richesses naturelles de la région, des forêts profondes aux cascades spectaculaires, en passant par les villages des minorités ethniques.
Depuis Phnom Penh, il faut compter environ 9 à 10 heures de route pour rejoindre Ratanakiri (600 km). Des bus et minivans desservent Banlung quotidiennement. Si le trajet est long, il offre un bel aperçu des paysages changeants du Cambodge intérieur, et l’arrivée dans cette province hors du temps vaut largement le détour.
2. Meilleure période pour visiter Ratanakiri
Ratanakiri, avec ses collines verdoyantes, ses lacs volcaniques et ses jungles profondes, se découvre idéalement pendant la saison sèche, entre novembre et février. Durant ces mois, le climat est agréable, les températures oscillent entre 20 et 28 °C, et les sentiers de randonnée sont facilement praticables. C’est sans doute la meilleure période pour profiter des paysages spectaculaires, visiter les cascades, explorer les villages ethniques ou simplement se détendre au bord du lac Yeak Laom.
Le mois de mars à avril, plus chaud et sec, reste aussi favorable pour voyager, bien que certaines chutes d’eau puissent être moins impressionnantes. En revanche, de mai à octobre, la mousson transforme la région : la nature explose de verdure, mais les routes deviennent boueuses, certains chemins sont difficilement accessibles, et les averses sont fréquentes, parfois intenses.
En résumé : pour vivre une aventure confortable et pleinement profiter des richesses naturelles de Ratanakiri, privilégiez les mois de novembre à février, lorsque le climat est doux et les paysages resplendissants.
3. Que voir et que faire à Ratanakiri ?
3-1. Se baigner dans le lac volcanique de Yeak Laom
À seulement 10 minutes de route de Banlung, capitale provinciale de Ratanakiri, le lac Yeak Laom (prononcé Yak Laom) est un véritable écrin naturel et culturel, à ne manquer sous aucun prétexte lors d’un séjour dans la région. Niché dans un ancien cratère volcanique vieux de 4 000 ans, ce lac presque parfaitement circulaire séduit par sa symétrie surprenante, sa beauté intacte et la légende mystique qui l’entoure.
Ici, la nature est souveraine. L’eau d’un vert profond, fraîche toute l’année, est idéale pour une baignade revigorante, notamment aux heures chaudes de la journée. Les berges ombragées, bordées de grands arbres tropicaux, invitent au repos ou à un pique-nique paisible.
Mais Yeak Laom, ce n’est pas seulement un lieu de baignade : c’est un site sacré pour la communauté autochtone des Tampuan, qui veille avec ferveur à sa préservation. La forêt dense qui entoure le lac est protégée et abrite une biodiversité précieuse, ainsi que des esprits selon la tradition animiste locale. Des panneaux d’interprétation jalonnent le sentier qui fait le tour du lac (environ 2,5 km), vous permettant de mieux comprendre les croyances, la faune et la flore du lieu.
À savoir :
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L’entrée au site est payante (environ 2 $ pour les étrangers), une contribution qui aide directement les villages locaux à entretenir et préserver l’environnement.
3-2. Partir à la découverte des cascades sauvages de Ratanakiri
Si vous aimez l’eau, la jungle et l’aventure, les cascades de Ratanakiri sont faites pour vous. À quelques kilomètres de Banlung, plusieurs chutes d’eau spectaculaires dévalent les collines volcaniques, créant des oasis naturelles idéales pour se rafraîchir, se détendre… ou simplement admirer la force de la nature.
Dans cette région encore préservée, chaque cascade a son caractère, son ambiance, et souvent, son petit sentier secret. Certaines sont facilement accessibles en tuk-tuk ou en moto depuis la ville, tandis que d’autres demandent une petite marche à travers la végétation luxuriante, pour une expérience plus immersive.
Parmi les incontournables :
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Ka Tieng : nichée dans un écrin de jungle, cette grande cascade offre une belle chute sous laquelle on peut passer à pied. Parfait pour les amateurs de photos et de baignades dans un cadre tropical.
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Cha Ong : plus large mais plus discrète, elle se mérite par une courte descente à travers les arbres. Le bruit de l’eau qui résonne dans la végétation crée une ambiance apaisante.
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Kachanh : facilement accessible depuis Banlung, elle séduit par son cadre verdoyant, son petit pont suspendu en bois, et la possibilité de s’approcher très près de l’eau.
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Ou’Sean Lair : plus sauvage et isolée, elle plaira aux voyageurs en quête d’authenticité et de solitude. On s’y sent au cœur d’une jungle intacte.
3-3. Partir en trek dans les forêts profondes de Ratanakiri
Si vous rêvez d’aventure loin des sentiers battus, les forêts de Ratanakiri vous ouvrent leurs portes. Cette province reculée du nord-est du Cambodge est un véritable paradis pour les amoureux de nature et de randonnée. Ici, les paysages sont sauvages, les rencontres authentiques, et chaque pas vous rapproche d’un Cambodge secret, préservé et profondément humain.
Selon la durée (d’une journée à plusieurs jours), vous pouvez rejoindre des villages reculés où les traditions perdurent. Le soir, vous dormirez dans une maison en bois sur pilotis, partagerez un repas simple cuit au feu de bois, et échangerez avec vos hôtes autour d’un verre de vin de riz. Une immersion rare et touchante.
Infos pratiques :
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En saison sèche (novembre à mai), les sentiers sont plus faciles d’accès, mais les forêts sont plus luxuriantes en saison humide (juin à octobre).
3-4. À la rencontre des peuples autochtones de Ratanakiri
Ratanakiri n’est pas seulement un sanctuaire de nature sauvage : c’est aussi une terre de diversité culturelle unique au Cambodge. Dans les collines et forêts de la province vivent plusieurs minorités ethniques, dont les Kroeung, Tampuan ou encore les Jarai, qui perpétuent des modes de vie ancestraux profondément liés à la nature.
Certaines coutumes vous surprendront, comme les maisons dites « des célibataires », utilisées par les jeunes pour apprendre à vivre en communauté avant le mariage, ou les rites funéraires sculptés dans des troncs de bois.
3-5. Plonger dans l’univers des pierres précieuses de Ratanakiri
Sous les paysages paisibles de Ratanakiri se cache une richesse insoupçonnée : des gisements de zircon, une pierre semi-précieuse aux reflets chatoyants, très prisée pour la joaillerie. Dans les environs de Banlung, on peut partir à la découverte de petites mines artisanales, où des hommes et des femmes creusent encore la terre à la main, selon des méthodes traditionnelles.
Certains ateliers proposent aussi des démonstrations ou la vente directe de zircon local, une alternative authentique (et éthique) aux boutiques de souvenirs classiques.
3-6. Prendre de la hauteur à Phnom Svay pour un coucher de soleil magique
À seulement quelques kilomètres de Banlung, Phnom Svay — littéralement « la colline douce » — est un lieu de quiétude et de contemplation, idéal pour s’offrir une parenthèse paisible après une journée d’exploration.
Après une courte montée accessible à pied ou en moto, on arrive au sommet, où un grand Bouddha couché domine la vallée, dans une ambiance sereine presque hors du temps. Le site est peu fréquenté, ce qui renforce son charme tranquille.