1. Qu’est-ce que le chè vietnamien ?
1-1. Une douceur au cœur de la culture culinaire
Dessert emblématique du pays, le Che vietnamien se présente comme une soupe sucrée, servie froide ou chaude, à base d’ingrédients simples mais savoureux : haricots (rouges, mungo), racines (igname, taro), fruits tropicaux (banane, maïs, longane), perles de tapioca et lait de coco onctueux.
Présent dans toutes les régions du Vietnam, le Che n’est pas seulement un plaisir gustatif : il fait partie intégrante du quotidien. On le déguste en fin d’après-midi, entre amis, ou en famille après un repas. Il accompagne aussi les fêtes traditionnelles (Tet, mi-automne) ou les cérémonies religieuses, symbolisant la douceur, la générosité et le partage.
1-2. Un héritage de saveurs et de textures
Ce qui rend le chè vietnamien unique, c’est sa richesse en textures et en contrastes. En une seule cuillère, on découvre le fondant des haricots cuits à point, le croquant des fruits confits, la douceur veloutée du lait de coco, et parfois une touche de gingembre ou de pandan pour rehausser le tout.
À la croisée du dessert et de la boisson, il évoque parfois des douceurs similaires en Asie comme le bubble tea taïwanais ou les soups sucrées chinoises, mais il conserve une identité propre, façonnée par le terroir vietnamien, son climat et sa culture.
2. Che vietnamien : tour d’horizon des variantes les plus populaires
2-1. Che ba mau – l’arc-en-ciel du dessert vietnamien
Parmi les nombreuses variantes du Che vietnamien, le Che ba couleurs (ou che ba mau) est sans doute le plus photogénique – et l’un des plus populaires auprès des voyageurs. Ce dessert frais et coloré se compose de trois couches principales : des haricots rouges sucrés, des haricots mungo écrasés et légèrement salés, de la gelée verte parfumée au pandan, le tout nappé de lait de coco onctueux et souvent agrémenté de glace pilée.
Chaque couche apporte une texture et une saveur différente : le moelleux des haricots, le fondant des gelées et la douceur crémeuse du lait de coco créent une harmonie en bouche aussi agréable que rafraîchissante, parfaite pour le climat tropical vietnamien.
2-2. Che dau den / che dau xanh – la version classique et rafraîchissante
Un bol de Che dau den ou Che dau xanh, c’est souvent un souvenir d’enfance pour les Vietnamiens : un dessert simple, humble, mais plein de tendresse. Dans ce dessert vietnamien traditionnel, les haricots – noirs ou mungo – sont cuits lentement jusqu’à devenir fondants, légèrement sucrés et parfois agrémentés d’une pincée de sel ou d’une cuillerée de lait de coco.
Rafraîchissant quand il est servi avec de la glace pilée, ou réconfortant lorsqu’il est tiède, ce Che accompagne parfaitement les chaudes après-midis tropicales comme les soirées douces. On le trouve partout : dans les marchés populaires, les ruelles de village, ou même à la maison, préparé par une grand-mère attentionnée.
2-3. Che chuoi – douceur réconfortante aux saveurs d’enfance
Crémeux, chaud, délicatement parfumé, le Che chuoi (à la banane) ou Che bap évoquent les souvenirs tendres des goûters faits maison dans les familles vietnamiennes. Ce Che vietnamien, souvent dégusté en fin de journée ou lors des saisons plus fraîches, marie des ingrédients simples et naturels dans une texture riche et enveloppante.
Le Che chuoi est composé de bananes mûres cuites dans du lait de coco avec des perles de tapioca, créant une harmonie sucrée légèrement salée. Quant au Che bap, il met en valeur le goût doux du maïs frais, associé à une crème de coco onctueuse et parfois à du riz gluant pour plus de consistance.
Ces deux variantes se distinguent des autres types de Che par leur température (souvent servies chaudes) et leur capacité à réconforter, notamment pendant les soirées pluvieuses ou les moments de nostalgie en voyage.
2-4. Che troi nuoc – le dessert des grandes occasions
Avec ses petites boules de riz gluant farcies à la pâte de haricots mungo, baignées dans un sirop parfumé au gingembre, le Che troi nuoc est bien plus qu’un dessert : c’est un rituel. Préparé à l’occasion des fêtes traditionnelles comme Tet Han thuc (fête du froid) ou la pleine lune, il symbolise la douceur familiale, l’unité et le retour aux racines.
Ce mets délicat, proche du mochi japonais dans la texture, se déguste chaud, parfois accompagné de lait de coco et saupoudré de graines de sésame grillé. Sa rondeur fondante et son goût légèrement sucré et épicé en font une expérience sensorielle unique, ancrée dans les traditions ancestrales.
Apprécié à la fois dans les foyers vietnamiens et les marchés traditionnels, le Che troi nuoc est aujourd’hui considéré comme une spécialité sucrée du Vietnam, alliant histoire, symbolisme et plaisir gustatif.
3. Où déguster un bon Che au Vietnam ?
Rien de tel qu’un voyage sur place pour savourer un Che vietnamien authentique, préparé selon les recettes régionales et servi dans son contexte local. Présent dans presque toutes les villes du pays, ce dessert typique se décline en une multitude de variantes, et chaque région possède ses adresses emblématiques.
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À Hanoï, rendez-vous dans le Vieux Quartier ou autour du lac Hoan Kiem pour déguster des bols de chè traditionnels dans une ambiance populaire. Des enseignes comme Che Bon Mua et Che Muoi Sau proposent des versions classiques et réconfortantes.
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À Hué, l’ancienne cité impériale est réputée pour sa grande diversité de Che: Che bot loc, Che sen, Che khoai,… Ce plat sucré vietnamien y est souvent plus raffiné, servi dans de petites portions élégantes, héritage de la cuisine royale.
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À Ho Chi Minh-Ville, les stands de rue modernes côtoient les cafés tendance. Vous y trouverez des variations créatives de chè, parfois fusionnées avec des ingrédients internationaux ou servies façon bubble tea. Ne manquez pas les adresses comme Che Thai Y Phuong ou Che My,..
Quel que soit l’endroit, une portion de chè coûte rarement plus de 30 000 VND (~1,20 €), ce qui en fait une pause gourmande accessible et idéale pour s’immerger dans la culture locale.
4. Pourquoi faut-il goûter le Che vietnamien en voyage ?
Goûter au Che vietnamien, c’est bien plus que découvrir un dessert local – c’est s’ouvrir à une facette douce, sincère et profondément culturelle du Vietnam. Chaque bol raconte une histoire : des traditions familiales transmises de génération en génération, des ingrédients simples sublimés par le savoir-faire artisanal, et une approche de la gourmandise à la fois saine et poétique.
En voyage, déguster un chè au coin d’une ruelle, dans un marché ou au bord d’un lac Hoan Kiem, c’est aussi s’offrir une pause sensorielle. On ralentit, on savoure, on observe la vie locale défiler… Un moment suspendu, souvent à moins de 1 €, mais riche en émotions.
Légère, végétale, et adaptée à tous les palais, cette spécialité sucrée du Vietnam mérite amplement sa place dans toute aventure culinaire au cœur du pays.
Entre tradition et créativité, le Che vietnamien incarne l’âme sucrée d’un pays riche en saveurs et en histoires. Derrière chaque bol se cache une recette de famille, un geste transmis, une touche d’émotion locale. Que ce soit dans une rue animée de Hanoï, un marché impérial de Hué ou un café branché à Saïgon, goûter ce dessert, c’est s’immerger dans un quotidien chaleureux et sincère.
Et si vous laissiez votre palais vous guider à travers le Vietnam ?